Prescription médicamenteuse à l'hôpital : comment garantir une sécurité optimale à chaque étape ?

La iatrogénie médicamenteuse constitue un enjeu majeur de santé publique et un défi constant pour les établissements de soins. Les erreurs médicamenteuses surviennent à toutes les étapes du circuit du médicament; la prescription et l'administration étant identifiées comme les phases les plus à risque d'erreurs. 

Initiant le parcours complexe du médicament, la prescription est une étape où les erreurs peuvent facilement survenir (choix d’un traitement inadapté, posologie incorrecte etc…). Leurs causes sont diverses, allant de la situation clinique du patient (polymédication, comorbidités) à la complexité des traitements et aux faiblesses inhérentes à une ordonnance manuscrite.

Ces erreurs peuvent entraîner une augmentation de la morbidité-mortalité, un allongement de la durée d'hospitalisation et des coûts significatifs. La prévention de l'erreur médicamenteuse est donc un impératif qui conditionne directement la qualité et la sécurité des soins dispensés à chaque patient.

La sécurisation de la prescription repose sur des principes fondamentaux, synthétisés par la règle des "5 B" (le Bon médicament, pour le Bon patient, à la Bonne dose, par la Bonne voie et au Bon moment). L'application rigoureuse de cette règle constitue le premier rempart contre l'erreur. Ce processus de sécurité exige une méthodologie clinique précise de la part des professionnels :

• Analyse du terrain du patient : Évaluation exhaustive des antécédents, des allergies, des données physiopathologiques (fonctions rénale et hépatique) et des traitements en cours (conciliation médicamenteuse).
• Contrôle des interactions, contre-indications et des posologies : Vérification de la compatibilité des molécules entre elles et avec l'état clinique du patient.
• Conformité aux recommandations de bonnes pratiques : Confrontation de la prescription aux recommandations de bonnes pratiques et aux données scientifiques les plus récentes pour garantir la qualité du traitement.

Or, la multiplicité des paramètres à analyser pour chaque patient et chaque thérapie engendre une charge cognitive telle que le contrôle exclusivement humain devient un point de critique dans le processus de sécurisation.

La nécessité d'un support technologique pour assister le raisonnement clinique des professionnels devient alors évidente pour garantir une sécurité optimale de l'ordonnance.

Afin d’aider les professionnels de santé dans la sécurisation des prescriptions, les solutions numériques offrent une approche systémique de la sécurité. Une sécurisation efficace du circuit du médicament ne repose pas sur un seul outil, mais sur l'intégration de plusieurs briques technologiques complémentaires.

• Un socle de connaissance médicamenteuse

Le prérequis à toute analyse est de disposer d'une base de données sur le médicament qui soit à la fois exhaustive, structurée et à jour. Des référentiels comme VIDAL Référentiel fournissent cette information critique, permettant aux professionnels de fonder leur prescription sur des données fiables, nécessaire pour établir des posologies adéquates et ajuster les traitement complexes au profil particulier des patients. Ce référentiel participe également à sécuriser le circuit du médicament dans les logiciels de prescription (LAP).

• L'analyse de l'ordonnance en temps réel

L'intégration de système d’aide à la décision (CDS) directement dans le LAP est essentielle. Ce système, tel que VIDAL Sécurisation, analyse l'ordonnance en croisant les données du médicament avec celles du patient pour alerter le professionnel sur un potentiel risque médicamenteux (interaction, surdosage, contre-indication), sécurisant ainsi l'acte de prescription en amont de la dispensation. Ces CDS apportent également une conduite à tenir pratico-pratique aux professionnels de santé.

• La surveillance prédictive du risque patient

Pour sécuriser l'ensemble du circuit, il est nécessaire d’ optimiser la phase de validation pharmaceutique. Des solutions de monitoring comme VIDAL Sentinel utilisent des algorithmes pour analyser en continu les données du patient et calculer un score de risque iatrogénique. Cela permet aux pharmaciens de prioriser leurs interventions sur les patients dont le traitement présente un risque iatrogène, assurant ainsi une supervision ciblée avant la dispensation et l'administration du médicament.

L'implémentation de solutions numériques, aussi performantes soient-elles, ne peut garantir à elle seule la sécurité du patient. La technologie est un outil d'aide à la décision, mais le jugement clinique du professionnel de santé reste essentiel. Par conséquent, la formation est un pilier indispensable de toute stratégie de sécurisation.

Cette formation doit être continue et porter sur plusieurs aspects :

• Maîtrise des outils : Comprendre le fonctionnement des logiciels, interpréter les alertes.
• Raisonnement clinique : Renforcer les connaissances sur différentes pathologies et leur prise en charge pour interpréter correctement les informations fournies par les outils et prendre la décision finale la plus appropriée pour le traitement du patient.
• non punitive de déclaration et d'analyse de l'erreur médicamenteuse.

En conclusion, la formation permet aux professionnels de devenir des acteurs éclairés de la sécurité, utilisant la technologie pour augmenter leur expertise et non pour la remplacer. C'est en combinant des outils numériques performants et des professionnels hautement qualifiés que la qualité et la sécurité du circuit du médicament peuvent être durablement assurées.