
Nouvelles technologies et pharmacien hospitalier : vers un rôle élargi et transformé
À l’heure de la transformation du système de santé, le pharmacien hospitalier vit un tournant historique. Nouvelles missions, intelligence artificielle et technologies bouleversent son quotidien. Au-delà du médicament, c’est toute sa place dans le parcours patient qui se réinvente.
Sommaire
Une profession à la croisée des chemins
Vers une coordination renforcée au cœur du parcours de soins
Les missions du pharmacien clinicien, telles que les bilans de médication, l’adaptation et le renouvellement des prescriptions dans le cadre de protocoles locaux, sont de plus en plus reconnues par les tutelles comme des axes prioritaires dans la lutte contre la iatrogénie médicamenteuse.
Ce rôle renforcé confère au pharmacien une place stratégique au sein des établissements, où il contribue à la gestion des risques, à l’amélioration de la qualité et à la continuité des soins. Par sa coordination étroite avec les équipes soignantes, il joue un rôle clé dans l’optimisation du parcours thérapeutique.
Crise sanitaire, technologies, législation : les catalyseurs du changement
Le pharmacien hospitalier, longtemps perçu comme un garant discret du bon usage du médicament, se trouve aujourd’hui au cœur de dynamiques de transformation inédites.
3 catalyseurs principaux accélèrent ce mouvement :

- La crise sanitaire liée à la Covid-19 : elle a révélé la capacité d’adaptation des pharmaciens hospitaliers, mobilisés sur la gestion des ruptures de stocks, la mise en place des circuits d’essais cliniques, la vaccination et les tests antigéniques. Leur rôle, élargi à la santé publique, a gagné en visibilité auprès des équipes soignantes et des directions hospitalières.
- La transition réglementaire : portée par des réformes comme le Ségur de la santé, elle a permis un élargissement des missions du pharmacien ainsi qu’une modernisation des systèmes numériques.
- La transition technologique : la pharmacie numérique, l’intelligence artificielle et les systèmes experts, comme VIDAL Sentinel, renforcent la sécurité médicamenteuse en analysant en temps réel les prescriptions et en détectant les risques iatrogènes. Ces outils, intégrés au dossier patient, optimisent le rôle du pharmacien dans le parcours de soins.
Ces dynamiques convergent et placent le pharmacien hospitalier dans une position stratégique, à la fois gardien de la sécurité médicamenteuse et partenaire actif de l’innovation thérapeutique.
Un tournant qui concerne tout le système de santé
Ce n’est pas seulement l’avenir des pharmaciens hospitaliers qui est en jeu, mais l’organisation globale du système de santé :
- Pour les patients, l’évolution des compétences des pharmaciens permet de réduire les risques iatrogènes, de mieux personnaliser les traitements et d’assurer une continuité des soins.
- Pour les équipes médicales, c’est un soutien essentiel dans la prise de décision thérapeutique, renforçant la collaboration interprofessionnelle.
- Pour l’hôpital, cela participe à l’amélioration de la qualité des soins, tout en permettant une gestion plus efficiente des traitements et des stocks.
Autrement dit, renforcer le rôle du pharmacien hospitalier, c’est investir dans la sécurité, la pertinence et l’efficience des soins.
Nouveaux horizons : le pharmacien au cœur du parcours patient
Prescription, préparation, administration : les frontières qui bougent

Les évolutions réglementaires récentes redéfinissent les missions du pharmacien, tant en officine qu’à l’hôpital.
- Côté prescription, le pharmacien d’officine est désormais autorisé à prescrire et administrer certains vaccins, tandis que le pharmacien hospitalier peut adapter et renouveler des prescriptions dans le cadre de protocoles locaux. Dans la conciliation médicamenteuse, il intervient dès l’admission pour sécuriser la prise en charge et à la sortie pour garantir la continuité des soins avec la ville.
- Sur le plan de la préparation, la centralisation de la reconstitution stérile des cytotoxiques au sein des pharmacies à usage intérieur (PUI) sécurise cette étape cruciale, garantissant la qualité et la sécurité des traitements.
Cette évolution traduit un modèle collaboratif renforcé, où les rôles se complètent sans empiéter sur les compétences spécifiques de chaque professionnel.
Les impacts du Ségur de la santé
Le Ségur de la santé a acté plusieurs mesures structurantes :
- Un plan d’investissement massif, notamment pour le numérique et les projets ville-hôpital,
- L’intégration de la qualité et de la pertinence des soins dans les modes de financement des activités de soins.
Ces réformes renforcent une dynamique déjà engagée : celle d’un pharmacien hospitalier pleinement intégré dans l’évolution et la sécurisation des parcours de soins.
Les enjeux éthiques et juridiques
L’élargissement du rôle des pharmaciens soulève plusieurs questions :
- Responsabilité : jusqu’où va la responsabilité du pharmacien lorsqu’il valide ou adapte une prescription à l’aide d’un système d’aide à la décision ?
- Formation : une acculturation solide à l’IA, aux données de santé, aux algorithmes, et à la cybersécurité est désormais indispensable, via des formations initiales et continues
- Éthique : comment garantir la transparence des algorithmes utilisés et le respect des données personnelles ?
Ces enjeux imposent une vigilance collective, mais ils ne doivent pas freiner l’évolution. Au contraire, ils rappellent que la technologie ne peut remplacer la responsabilité professionnelle et le jugement clinique.
Le tournant technologique
Pharmacie numérique : quand la technologie transforme les pratiques

Le numérique transforme profondément le rôle du pharmacien hospitalier en renforçant son expertise clinique. 3 avancées majeures améliorent la pratique quotidienne :
- Intégration au dossier patient informatisé (DPI) : le pharmacien dispose d’une vision en temps réel des prescriptions, résultats biologiques et données cliniques. Grâce aux règles d’identification des situations médicamenteuses à risque intégrées aux systèmes d’aide à la décision, il peut détecter plus finement ces situations.
- Systèmes d’alerte intelligents : outils qui hiérarchisent les risques et réduisent la fatigue liée aux alertes.
- Tableaux de bord dynamiques : ces outils facilitent l’identification des informations essentielles et des situations à risque, optimisant ainsi la gestion des traitements.
Grâce à ces technologies, la pharmacie évolue d’une approche réactive vers une pratique clinique plus proactive et prédictive.
L’intelligence artificielle dans la gestion des risques iatrogènes
L’intelligence artificielle émerge comme un levier stratégique pour prévenir les événements indésirables liés aux médicaments. Concrètement, elle permet :
- Une identification des risques médicamenteux : sur la base de règles co-construites avec les utilisateurs, intégrant les recommandations des sociétés savantes, de la littérature et de l’expertise terrain des professionnels. Des outils tels que VIDAL Sentinel analysent en continu les prescriptions hospitalières, croisant les données du patient avec des règles validées pour attribuer un score de risque et prioriser l’analyse pharmaceutique.
- Adaptation des posologies : à partir de données biologiques en temps réel, permettant d’ajuster les doses avant la survenue d’une complication.
- Prédiction des complications : les perspectives qu’offre l’IA ouvrent la voie, à terme, à une personnalisation plus fine des traitements.
Bien que l’IA ne soit pas infaillible, elle augmente considérablement la capacité du pharmacien à gérer des volumes d’information dépassant les limites humaines, renforçant ainsi la sécurité et la qualité des soins.

Maîtrisez les risques des prescriptions en continu avec VIDAL Sentinel
Découvrez notre solution innovante pour un risque iatrogène maîtrisé et une efficience renforcée.
Cas d’usage : quand la technologie soutient l’expertise pharmaceutique
L'exemple d’un outil comme VIDAL Sentinel pour l’analyse de prescriptions
VIDAL Sentinel illustre parfaitement la pharmacie clinique augmentée.
Atouts | Retours d'expérience hospitaliers |
---|---|
Intégration au DPI | Meilleure identification des problèmes liés à la thérapeutique |
Surveillance proactive et contextualisée des prescriptions | Meilleure pertinence des prescriptions |
Hiérarchisation des alertes selon la gravité | Meilleure visualisation des données patient et des risques iatrogènes |
Ergonomie pensée pour la communication interprofessionnelle | Priorisation des interventions pharmaceutiques facilitée |

Découvrez le témoignage de Pauline Fréry
Pauline Fréry, pharmacienne au CHR Metz-Thionville, explique comment VIDAL Sentinel a remplacé les approches manuelles pour détecter les prescriptions à risque. Grâce à cet outil, l’identification des patients à surveiller est désormais plus rapide et précise.
Ce que les outils ne remplacent pas : le jugement clinique humain
Il est essentiel de rappeler que la technologie ne remplace pas l’expertise humaine.
- Les algorithmes peuvent détecter des signaux d’alerte, mais ils ne saisissent pas la complexité d’un patient dans sa globalité.
- Les systèmes peuvent hiérarchiser les risques, mais ils ne peuvent pas trancher en cas de choix thérapeutiques complexes ou de priorités cliniques divergentes.
- Les outils numériques peuvent éclairer une décision, mais ils n’assument pas la responsabilité finale.
Le pharmacien hospitalier reste l’interprète, le médiateur et le garant de la pertinence clinique. La pharmacie numérique doit être vue comme un amplificateur de son rôle, et non comme un substitut.
Que retenir ?
Entre crise sanitaire, évolution réglementaire et révolution technologique, la pharmacie hospitalière vit un moment charnière. Le rôle du pharmacien hospitalier se renforce et s’affirme comme un acteur clé du parcours de soins.
La réussite de cette transformation repose sur plusieurs leviers essentiels :
- l’appropriation des nouvelles missions cliniques,
- l’intégration effective des outils numériques d’aide à la décision,
- l’acculturation continue aux enjeux technologiques,
- et le maintien d’un jugement clinique éclairé.
La pharmacie hospitalière de demain s’appuiera sur la technologie non pas pour remplacer l’expertise humaine, mais pour l’amplifier, au service de soins plus sûrs, plus personnalisés et plus pertinents.